
Dans un contexte tendu, le DIP doit développer des solutions pour répondre aux défis de demain et trouver des ressources supplémentaires pour garantir un taux d’encadrement des élèves permettant une prise en charge de qualité.
Pour cela, il va certes déployer de nouvelles ressources, mais également évaluer celles déjà en place. Dans cette perspective, l’objectif de ce projet de loi est de dégager des moyens supplémentaires en augmentant le nombre de périodes de cours pour les enseignants du CO à Genève afin de l’aligner sur celui des cantons romands. Nous pourrions ainsi dégager près de 50 millions de francs, soit plus de 350 postes à plein temps.
A Genève, le temps d’enseignement est fixé à 16 heures et 30 minutes par semaine. Les enseignants des cantons de Neuchâtel et du Jura donnent 21 heures de cours par semaine, et les valaisans 21h40. Le canton de Vaud, quant à lui navigue entre 18h40 et 21 heures selon les qualifications des enseignants.
Bien conscients de l’effort à fournir par les enseignants, le projet de loi propose de chercher des solutions pour réduire les charges administratives et d’organisation. Celles-ci correspondent à 65% de leur temps de travail. Elles doivent diminuer.
Mme Chantal Berthoud, dans son ouvrage intitulé « Le Cycle d’orientation genevois », nous indique que plus de 552 brochures ont été créés par les enseignants entre 1962 et 1987, à une époque où le Plan d’Étude Romand n’existait pas. Aujourd’hui, les Cantons mettent à disposition des moyens d’enseignements unifiés et les enseignants bénéficient de moyens d’enseignement balisés qui leur permettent de s’appuyer sur des méthodologies et gagner du temps de préparation.
Le projet de loi doit s’inscrire par ailleurs dans un projet global de renforcement de tout le dispositif. En effet, le Conseil d’État a annoncé une réflexion concernant le fonctionnement du CO, en concertation avec le terrain. Celle-ci devra aboutir à une transformation ou du moins à une évolution de l’institution.
Malheureusement, en ce début de législature, les syndicats n’encouragent pas ces efforts collectifs. Un préavis de grève a été déposé pour la semaine des Évaluations communes (EVACOM) en février et les syndicats appellent les parents à manifester… pour éviter de passer plus de temps avec les élèves. Nous ne pouvons que déplorer que les élèves et leurs parents soient pris en otage.
Il est de mes vœux que ce projet de loi soit largement soutenu. Tous les partenaires doivent ensuite pouvoir s’asseoir autour d’une table et rechercher les pistes pour réduire les tâches administratives en s’inspirant des autres cantons.
Notre objectif commun est l’amélioration de la prise en charge des élèves, et, pour ce faire, le temps d’enseignement doit primer sur les tâches administratives.