Comment alléger le fardeau des primes

Comment alléger le fardeau des primes

Jeudi, Octobre 20, 2022

La hausse des primes d’assurance maladie est sur toutes les lèvres. Comment l’enrayer, comment alléger ce fardeau qui pèse sur les assurés chaque année plus lourdement.

Pour faire face aux augmentations de primes d’assurance maladie, trop nombreux sont ceux qui proposent simplement de demander au Canton d’en assumer une part plus importante, financée par l’impôt ou la dette. Nous entendons également des propositions de limitation des prestations médicales qui appauvrissent la qualité des soins, ou encore d’introduction d’une caisse unique qui ne réglerait en rien les coûts de la santé, même en assumant qu’elle puisse être aussi efficace que les caisses maladie.

Ces solutions simplistes ne résoudront pas le fond du problème.

L’augmentation des primes résulte d’une problématique de coûts. Nous vivons de plus en plus longtemps (+3,4 ans en vingt ans selon l’OFStat); nous sommes de plus en plus nombreux à souffrir de maladies non transmissibles (hypertension de 19,8% à 25,8%, diabète de 3,4% à 5,9% d’après l’OFStat) et nous allons plus souvent chez le médecin (le pourcentage des Genevois consultant plus de 4 fois par an est passé de 23,3% à 30,4% en dix ans, toujours selon l’OFStat).

La part des Genevois se sentant en bonne santé augmente néanmoins (de 77,4% à 84,8% en dix ans selon l’OFStat). Nous pouvons en conclure que nous sommes mieux soignés et donc que notre système de santé fonctionne.

Notre énergie devrait être investie dans l’innovation et l’introduction de changements structurels pour offrir une médecine de qualité et durable que nous puissions continuer à financer plutôt que d’appauvrir le système de santé ou proposer des couches administratives additionnelles.

Des pistes d’amélioration sont régulièrement proposées et vous en trouverez trois ci-dessous.

La première est la prévention. Notre système de santé est construit autour de la prise en charge d’un malade. Les prestations pour soigner sont financées par les assurances alors que la prévention reste le parent pauvre du système de santé. Celle-ci engendre pourtant une amélioration de la qualité de vie et des économies (plus de 2 fr. pour 1 fr.dépensé).

La seconde est l’évolution d’une médecine personnalisée où le patient devient partenaire et coopère activement pour sa santé. En favorisant la proximité, la confiance et l’interaction avec les soignants, il discute des options de traitement. Celles-ci sont évaluées et les décisions de traitement sont prises ensemble, pour offrir une prise en charge adéquate en suivant les principes de «smarter medicine» éliminant les actes inutiles et inappropriés.

La troisième réside dans l’amélioration de l’interconnexion des professionnels de la santé pour une prise en charge continue du patient tout au long de son parcours de soins. Ces modèles de soins interprofessionnels et interdisciplinaires gagnent en importance et les outils numériques nécessaires à leur succès se développent.

La maîtrise des coûts passera par une collaboration étroite et coordonnée entre les patients, les professionnels de la santé, les assurances et le monde politique. C’est ensemble qu’ils innoveront au bénéfice de la population.

Pas de commentaire encore
Recherche