Les trois années du Cycle d’Orientation composent une période charnière du parcours de nos enfants, leur permettant d’être orientés durant une période d’adolescence parfois chaotique.
La réforme CO22 prétend permettre une meilleure égalité sociale. Le diable se cachant dans les détails, il est piquant d'analyser plus en détail 3 éléments d'exécution de cette réforme qui vont à l'encontre de l'objectif annoncé.
1) La réforme crée des inégalités sociales
La réforme CO22 créera une inégalité pour les élèves selon le quartier dans lequel ils habitent. Nous pouvons évaluer qu’en moyenne chaque classe verra quatre élèves ayant des difficultés en son sein. Mais cette moyenne cache une grande disparité selon les régions du canton. Certains établissements verront ainsi la moitié des élèves en classe hétérogènes en R1 et R2 alors que d’autres classes n’en accueilleront qu’un, et on ose parler de projet contre la ghettoïsation.
2) La réforme fragilise les voies non-gymnasiales
Avec 77% des élèves en voie gymnasiale, la réforme CO22 va littéralement noyer les jeunes qui souhaitent suivre une filière professionnelle. Au lieu de valoriser des parcours certificatifs, CO22 crée une norme : la voie gymnasiale. La moitié des jeunes qui entament des études au collèges n’obtiennent ensuite pas de maturité ayant pour résultat que les filières professionnelles sont perçues comme des seconds choix. L’essence du cycle d’orientation est justement d’orienter. En renforçant la norme de la voie gymnasiale, nous affaiblissons l'orientation.
3) La réforme fait perdurer un système mettant en échec les jeunes qui ne rentrent pas dans le cadre du Plan d'Etude Romand
Les jeunes les plus en difficulté ne le deviennent pas soudainement en arrivant au Cycle d’Orientation. A la fin de l’école primaire, ces élèves sont dirigés dans des classes selon leur niveau scolaire. A noter, très ironiquement, que les classes de primaires sont hétérogènes, démontrant à quel point le département navigue à vue et a perdu toute consistance.
Malgré les efforts de différenciation de l’enseignement au primaire, nous constatons que pratiquement aucun élève en difficulté n’atteint les objectifs attendus. Nous devons questionner la nature de l’enseignement qui leur est proposé ainsi que l’adéquation des objectifs et des moyens mis en oeuvre avec l’autonomie professionnelle qu’ils devront acquérir. Le département préfère uniformiser l'éducation, au détriment des plus faibles.
Pour toutes ces raisons, je vous invite à refuser massivement et clairement réforme proposée par le département : NON à CO22.