Le 1er mars 2021, la Tribune de Genève rappelait l’existence du phénomène des hospitalisations sociales des jeunes.
L’hôpital n’est de loin pas un lieu adapté pour ces jeunes qui « ont besoin de contacts et d’interactions rapprochées qui ne sont de loin pas optimaux en milieu hospitalier. Si les soins de base tels que la toilette, repas et autres sont prodigués, il ne peut en être de même pour les apprentissages, les jeux et la prise en charge psychoaffective » selon cet article.
La doctoresse Mirabaud et l’infirmière responsable Mme Pichoud précisaient d’ailleurs que l’hospitalisation sociale des jeunes constituait une charge chronophage et non adaptée au milieu hospitalier.
En novembre 2016 déjà, la Cour des Comptes préconisait d’augmenter les capacités des foyers d’urgence et de maintenir à domicile des mineurs en attente d’un placement.
En décembre 2018, le Conseil d’Etat indiquait que l’assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) faisait ses preuves, le nombre de familles suivies ayant doublé entre 2010 et 2017. Une collaboration avait en outre été mise en place avec l'Association genevoise d'actions préventives et éducatives (AGAPé) pour éviter des hospitalisations sociales ou en réduire la durée, permettant ainsi de prendre en charge 22 demandes supplémentaires. « L'ouverture en février 2019 d'une nouvelle structure d'urgence pour petits devrait également contribuer à réduire les hospitalisations qui, par rapport au mois de septembre 2017, ont baissé de 34%, soit 2 147 journées d'hospitalisations à fin septembre 2018, contre 3 261 journées à fin septembre 2017 », indiquait le Conseil d'Etat. Le Canton mentionnait par ailleurs que le placement des jeunes à l’hôpital avait baissé de 29% entre 2017 et 2018, et de 40% en terme de journées d’hospitalisation sociale.
Trois ans après le signal fort lancé par le Grand Conseil au travers d'une motion demandant que celles-ci cessent, il est malheureux de constater que la problématique existe encore. Près de 68 enfants ont été hospitalisés socialement en 2020 et ce chiffre pourrait se stabiliser voire augmenter pour 2021.
Les efforts des dernières années sont salués par tous mais ne sauraient être considérés comme satisfaisant! Cette problématique doit maintenant être prise à bras le corps et la pratique interdite.
L’hôpital n’est pas un lieu de vie adéquat pour des enfants en bonne santé qui doivent y être placés faute de place dans les familles où les foyers d’accueil. Le déficit de prise en charge psychoaffective et de soutien scolaire sont autant d’exemples illustrant le fait qu’un placement en milieu hospitalier doit être évité.
Tout enfant doit pouvoir se développer dans un environnement stable avec des personnes de référence, que ce soit dans une famille d’accueil, en foyer, ou par le biais d’un retour, lorsque cela est possible, dans sa famille d’origine.